L’esthétique de l’étrange

Lyon poche, avril 2009

Ambassade. Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Ambassade. Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Depuis le milieu du XIXè siècle et la « Révolution industrielle », les peintres, dont Turner, G. Doré, Von Menzel, Monet, Caillebotte, Combet-Descombes, jusqu’à Giorda, ce sont emparés, avant les photographes des « paysages industriels »  en tant que sujets. Hier symboles de la modernité et de l’activité et aujourd’hui des angoisses et du vide d’une fin de civilisation…

Odile Ferron-Verron

Ce peintre expérimenté traque l’esthétique de l’étrange. Plein cadre, plein centre, Odile Ferron-Verron peint des machines énormes, laissées dans la nature, abandonnées ou soigneusement rangées. Ces monstres absurdes attendent peut-être d’attaquer, voire sont déjà en action, en suspension dans le ciel sans tache et d’un bleu intense. Les fonds souvent monochromes, précisent encore cette atmosphère façon « Malville».

La technique est sûre, moderne, plus arrachée qu’un hyperréalisme. La composition, cette façon de faire, les couleurs pures ou, au contraire, abimées, fabriquent une beauté figée, quasi fascinante, qui concentre notre regard et impose une vision inquiétante d’un monde vide d’humains, laissé aux seules machines. Un monde figé comme avant de disparaître.

A la fois vision écologique et métaphysique, cette œuvre affirme une nouvelle fois la Peinture comme un médium jamais fini.

— Stani Chaine

Galerie L’Usine

49-51 route de la Libération, Sainte-Foy-lès-Lyon.